La Fédération
La fédération de psychanalyse contemporaine garantit le sérieux des formations. Elle met en place des supervisions régulières pour les psychanalystes de la fédération, organise des tables rondes, des commissions, des conférences régulières et passionnantes dans le respect des valeurs prônées : ouverture sur les autres thérapies, les sciences sociales, les neurosciences, qui constituent un vivier mouvant de connaissances et de pratiques complémentaires. Une grille de lecture plurielle et humaine pour appréhender notre monde contemporain.
Quelques mots de Natalie Bourgeois : Contemporaine, la psychanalyse ?
L'héritage de Freud
Théorie de la psyché et méthode de cure par la parole, la psychanalyse est incontestablement une invention de Freud. Mais elle est très vite enrichie et contestée par les disciples du maître. Grâce aux travaux de Freud, vont s’élaborer des concepts entrés aujourd hui dans le langage courant : le complexe d’Œdipe, le refoulement, la libido, le complexe de castration, le phallus, le narcissisme. « Freud se décrit volontiers , écrit Alain de Mijola, comme un conquistador parti à la conquête d’un continent inconnu. »
Mais, reprend-il, s’il fut le père fondateur de la psychanalyse est l’incontestable leader d’une aventure qui a transformé la façon de penser le monde, il est injuste de dire qu’il fut un génie solitaire. Cette aventure fut collective et, tel un arbre, elle vit croître de nombreuses branches à partir du tronc de la pensée freudienne. Mieux, les groupuscules qui pratiquent aujourd hui les thérapeutiques psychiques souvent en clamant leur opposition à Freud, ne sont souvent que les héritiers de l’un ou l’autre des disciples du maître viennois, devenus un jour opposants.
Otto Rank, Jung, Férenczi, Anna Freud, Mélanie Klein sont issues de cette même veine. Les nouvelles voies freudiennes sont marquées par les découvertes de Winnicott et sa notion de « leader du groupe », Wilfried Bion qui théorise un « développement imposé à la pensée sous la pression des pensées, John Bowlby et « La fonction de protection ». Lacan, avec ses théories sur le langage incarne la psychanalyse « à la française ».
André Green a lui aussi une pensée originale.
Né en Egypte, polyglotte, André Green (1927/2012) s’est imposé comme l’un des grands théoriciens de ces cinquante dernières années, même si en France il demeure moins connu que Lacan. Pour lui, la psychanalyse ne pouvait pas se contenter des modèles « freudiens » incapables d’appréhender par exemple, le problème des états-limites. Très fréquents dans la clinique contemporaine, ces patients se situent à frontière entre la névrose classique et la psychose avérée. Ils souffrent d’une perturbation de leur identité, la différence entre moi et l’autre, la limite entre dedans et dehors étant mal assurés. De là un sentiment de vide, une aspiration vers le rien. Les personnages de Samuel Beckett en sont une illustration troublante.
La recherche de voies nouvelles conduit trop souvent soit à exclure ces cas de l’expérience analytique, leur en réservant une psychothérapie de plus en plus éloignée de la « cure-type », soit à conduire à des variations techniques qui invitent, à plus ou moins mots couverts, à renoncer au nerf de l’analyse du transfert : l’interprétation.
écrit Green dans La Folie privée, qu’il publie en 1990 sous forme de onze études. Comme l’indique son sous-titre, « la psychanalyse des cas-limites » ce livre est un bilan de sa recherche aussi bien clinique que théorique. L’occasion de faire le point sur les travaux de ses prédécesseurs, au premier chef ceux de Freud, de Lacan, dont il suivit longtemps le séminaire avant de s’en séparer, de Winnicot, de Bion, auteurs dont l’influence sur sa pensée fut déterminante. Mais « la Folie » est riche de concepts spécifiquement « greeniens », comme celui de la psychose blanche, l’un de ses principaux apports théoriques.
L’intérêt pour les cas limites est sous-tendu chez Green par la question du narcissisme, qui traverse son œuvre de bout en bout, essentiellement pour des raisons cliniques. « Le narcissisme oppose une des résistances des plus farouches à l’analyse » explique t-il. En 1983, dans son livre phare sur le sujet, Narcissisme de vie, Narcissisme de mort, il développe le concept de « Mère morte » : dans la petite enfance, l’éloignement d’une mère (par exemple en cas de dépression) se traduit chez le petit par une angoisse d’abandon qui le marque durablement, devenant plus tard de la haine, conséquence du deuil « blanc » provoqué par la perte symbolique de l’objet aimé.
Former aujourd'hui des professionnels de l'humain et de demain …
Nous avons à cœur, au sein de nos écoles, de former des psychanalystes qui non seulement auront un bagage théorique solide en psychopathologie (Freud, Lacan, Winnicot, Bion, Klein, Green) mais qui plus est auront intégré, de sérieuses références linguistiques, philosophiques, sociologiques et seront forts d’une pratique clinique rigoureuse.
A l’issue de cette formation en trois et cinq ans dont le volet pratique est l’analyse didactique, le psychanalyste sera capable d’appréhender le discours de son patient dans toute sa complexité et de prendre le recul nécessaire sur sa pratique, grâce à des supervisions régulières et une formation continue sous forme de conférences sur des thèmes issus de préoccupations de notre époque. Par exemple :
- La psychanalyse a t'elle un rôle aujourd'hui ?
- Psychanalyse et entreprise : comment la psychanalyse peut-elle nous aider à décrypter les comportements humains au sein même de l'entreprise ?
Cette propension à réfléchir le monde, à l’éclairer de son regard avisé, fait du psychanalyste un sujet engagé.
Quelles différences entre la psychanalyse, la psychologie, les thérapies cognitives comportementales, la P.N.L ?
Il est important, je crois, pour répondre à cette question, de placer le patient au cœur de notre travail. Ces thérapeutes qu’ils soient psychologues, psychanalystes, psychiatres suivent un être humain en souffrance. L’idée est que cette personne trouve le professionnel qui lui convient et peu importe le titre qu’il porte. Il a besoin de vérifier que son lien à l’autre fonctionne encore car à un moment donné, il a été mis à mal. Il a besoin de savoir s’il peut encore aimer et être aimé. Mais pas d’« Eros », d’amour corporel, de « Philia ».
Ce lien précieux sans lequel personne ne peut vivre, l’amitié, l’amour bienveillant, l’être là pour l’autre … spécificité de notre condition et fondement de notre humanité selon Confucius. En effet, quelle autre espèce que l’homme en est capable ?
C’est grâce au transfert que ce patient là ira revisiter ce lien précieux. Ce fameux transfert dont Julia Kristeva dit qu’il est permanent dans les rapports humains « Comme si toute l’histoire humaine n’était qu’un immense transfert » ( Histoires d’amour)
N’est-ce pas ça la juste condition du bonheur devenu le Graal de tout être humain ? Certes et qu’est-ce que le bonheur sinon comme le note Confucius, être en lien avec les autres car l’être humain est un être social, un être humain dont la finalité est d’être sujet, c’est-à-dire d’être reconnu comme tel par l’autre. Et ce but ultime, chacun le touche dans une « intersubjectivité » c’est-à-dire parmi ses pairs, selon l’expression sartrienne.
Le psychanalyste est donc celui qui vient confirmer que ce lien-là est encore possible dans un monde qui n’est plus celui des fondateurs de la psychanalyse mais bien un autre monde aux mœurs nouvelles et qui plus est en mouvement permanent grâce aux transports de plus en plus rapides, aux moyens de communication développés, à internet et aux fabuleuses découvertes technologiques.
Salman Rushdie dans un entretien avec Nathalie Crom pour la sortie de son ouvrage : Deux ans, huit mois et vingt six nuits, s’exprime à ce sujet en ces termes :
Je réfléchissais au fait que nous vivons aujourd‘hui en un temps où quantité de choses étranges se produisent … à la façon dont les communications, les transports, les médias.. ont radicalement changé nos vies au cours des dernières décennies … J’aime cette phrase du romancier anglais L.P Hartley,qui ouvre le Messager : Le passé est un autre pays. On y fait les choses différemment.
Dans notre monde hyper connecté donc dans lequel les hommes deviennent peu à peu maîtres de leur propre nature et de la nature, plus d’angoisse, plus de souffrance, plus besoin de la psychanalyse ?
Et bien si justement et plus que jamais !
L’homme moderne a cette soif inextinguible de tout contrôler mais sa propre mort est incontrôlable. Donc d’autres souffrances sous d’autres cieux … et une nécessité pour le psychanalyste de se déplacer, d’être parmi ses contemporains pour mieux les entendre. Visiter la Caverne que Platon définissait comme un lieu d’enfermement afin de mesurer et tenter de symboliser le chemin parcouru par le patient. La psychanalyse aujourd‘hui est au carrefour de toutes les thérapies et relations d’aide, P.N.L, analyse transactionnelle, école de Palo Alto. Elles sont complémentaires.
Pour qui ?
Les pôles d’entrée de la psychanalyse aujourd‘hui sont centrés sur quatre axes :
- Les liens entre psychanalyse, coaching et le monde de l’entreprise. La vocation de l’entreprise qui serait aujourd’ hui un havre de « bien-être » (« Well beeing »)
- La psychothérapie d’enfants
- Les difficultés de couple
- La solitude paradoxale (l’angoisse d’être seul alors que nous sommes très entourés)
Se former… passionnément !
Nos écoles ont pour vocation de vous transmettre ces données fondamentales tant sur le plan théorique que clinique. Les professeurs sont des professionnels (psychologues, psychanalystes, psychiatres, sociologues, philosophes) qui exercent en cabinet, écrivent, mais aussi travaillent en entreprise et auprès d’enfants. Ils ont une expérience significative du terrain analytique dans un respect des valeurs humaines fondées sur l’accueil de chacun, de sa différence et sur l'ouverture d’esprit, valeurs prônées par la fédération de psychanalyse contemporaine reconnue pour la qualité de son enseignement, qui garantit le sérieux du cursus et sa validation.
Je vous souhaite une excellente formation à l’Institut de Psychanalyse Contemporaine.
Beaucoup de plaisir à vivre l’expérience analytique et une joie infinie de vous sentir grandis et enrichis par les grands concepts de la psychanalyse enseignés avec passion.
Là où c'était, je dois advenir (“Wo es war,soll ich werden”)
Sigmund Freud